L’heure approchait… Augustus Khemiae le savait bien. Même
s’il était confiant en ses aptitudes de Biologiste de la Peste, il ressentant
un semblant de pression qui le maintenait en alerte. La grotte était
silencieuse. Sombre, vaguement humide, c’était le point le plus profond et le
plus isolé du complexe souterrain, dans les tréfonds de Schindelgeist.
Face au
mur de tubes de verre, alambiques de cuivre oxydé, tuyaux semi-organiques et
cheminées ronronnantes, Khemiae opérait les dernières étapes de son mélange
impie. Derrière lui, de larges étagères étaient jonchées de fioles et
d’éprouvettes vides. Il ouvrit un petit robinet suintant à l’extrémité de ce
gigantesque laboratoire pour en récolter un fluide sans couleur, sans odeur,
sans consistance définissable. Cependant, la simple vue de ce liquide lui fit ressentir
la pire sensation de mal être qu’il ne connaîtrait jamais. Il rempli une gourde
confectionnée à partir de vessies humaines cousues entre elles. Cela pris un
certain temps, la gourde étant de bonne dimension, et le débit particulièrement
poussif. Pendant tout ce temps, le Biologiste marmonnait des paroles sombres dans
une des langues maudites de l’Empyrean.
Khemiae manipula la gourde avec précaution, marchant
prudemment vers l’obscurité du fond de la grotte. Cette obscurité avait quelque
chose de surnaturel, la lumière semblant refuser délibérément d’en approcher.
Là-bas, dans l’ombre, se tenait le patient d’Augustus Khemiae. Lui-même
arrivait à peine à le distinguer, son corps meurtri drapé dans un linceul de
ténèbres. La vision améliorée de Space Marine dont jouissait Khemiae lui
permettait à peine de discerner ce qui ressemblait plus à un cadavre qu’au fier
guerrier qu’il était autrefois. Le corps du patient du Biologiste avait été
littéralement mutilé de l’intérieur, rongé par les toxines et les virus qu’il
ingérait depuis des semaines, au point que par moment, les frontières de la
réalité semblaient s’estomper à l’intérieur de lui. On pouvait y entendre le
rire des Démons, la menace d’une mort imminente, mais aussi de sombres
promesses. Le patient s’arma des quelques forces qu’il lui restait pour saisir
la gourde. Il sourit, sachant pertinemment que cette quantité du virulent
poison qu’elle contenait était suffisante pour le tuer sept fois. Sans que
l’ombre d’une hésitation ne transparaisse dans ses gestes, il porta la gourde à
ses lèvres et la bu toute entière.
Gloups... Et à ta santé !
RépondreSupprimerC'est marrant comme ton teasing est accrocheur : il y a des éléments que je reconnais, d'autres que je crois reconnaître, d'autres que je devrais reconnaître et enfin ceux qui me sont parfaitement inconnus... Et le tout pour donner quoi ? Ya de la machine démon, du bonhomme à taille quasi-humaine et des choses à l'échelle indéfinissable.
Va y avoir du neuf... Du neuf avec du vieux peut-être...
magnifique boulot, respect pour votre oeuvre maaiiiitre!!
RépondreSupprimersuper article
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